LORGUES ET CELESTIN

Publié le par forumlorguais

 

 celestin-2013-01-28-16-19-00

Lorgues te souviens-tu ? Celestin

 

Souvenir et espérance

Te souviens-tu César de ces temps opulents ?
La terre était féconde, malgré vos rythmes lents.
La vigne et l’olivier, ces fleurons de Provence,
Au zeste de licence et au flot de clémence,
Que les dieux consacrèrent comme leur quintessence,
Portaient le pays vers la munificence.

Peycervier témoigne tes antiques origines,
Bien avant Lonicus, entouré de collines,
Bordé de deux flots verts, la Florièye et l’Argens
Ô Lorgues les dolmens, ont vu naître tes gens.
Sachant te détourner de l’esprit philistin,
Tu as su à tous âges, maîtriser ton destin.

L’histoire creuse son lit dans la gangue humaine,
Pour mieux se dessiner en onde souveraine.
Chien d’argent et lion d’or ont blasonné la tienne.
Force et fidélité, constituent ton antienne.
Royale, républicaine, mais toujours Provençale
Tu t’es montrée sans fard, généreuse et cordiale.


Collégiale Saint Martin en figure de proue,
A l’époque des champs cultivés à la houe,
Tu forgeas ton assise, en ces terres bénies,
Pour que les pèlerins trouvent des mains amies.
De cette humanité vouée à la damnation
Tu en as estompé la prédestination.


Que vois-tu Clotaire ? Un bourg ou un village ?
Remparts, cité, marché, mas en myriade
Donnent plutôt à Lorgues l’empreinte de bourgade
Que Roselin Ventos figea par l’image.
Vestiges templiers, porte Sarrasine,
Marquent la vieille ville, d’un sceau couleur hémine

Tour à tour Chapitre, Uba, Reine Jeanne,
Abritèrent la Dime ou une noble Dame
Que l’une ôta, l’autre rendit aux bélîtres
Que Porte Tre Barri barra aux reîtres.
Fontaine de la noix, que n’as-tu apporté
De fraîcheur et de paix, les belles nuits d’été !




Saint Anne, St Ferréol, Notre Dame de Benva
Aux trésors malmenés, ô péchés capita
St Jaume de Compostelle, et bien d’autres encore
A la forme romane, nef en sémaphore
Chapelles d’un passé, toutes à la dévotion
D’un Dieu omnipotent, qui souffle d’admonition

Gamin tu galopais, du cours bas au closeau,
Pour aller caresser, des bêtes le museau.
Jeune homme, tu attendais, café du Commerce,
Que ton cœur, dam’ oiseau, d’un regard transperce.
Ainsi allait le temps, bercé par l’illusion
De lendemains meilleurs, qui feraient éclosion.


La mémoire Marius, célèbre les anciens
Dont les stèles et les places en sont les fiers gardiens
Là ressurgit Trussy et son Margarido
Puis le jeune Entrechaux, altruisme en crédo.
Clémenceau en félin, griffa ta préface.
Courdouan et Nardin gravèrent ta trace.

Que sais-tu poète de ce Lorgues mystère ?
Qu’au temps de l’échafaud Mirabeau s’y cacha,
Zola d’avant « j’accuse », un Rougon y coucha.
Je te livre un secret, il s’agit de Lumière
Retiré dans un mas, y suant sang et eau
Louis, la croix de Malte, lia au bobineau.

Qu’il fleure bon flaner, le long du boulevard
Pour sentir l’air du temps, soufflé d’un babillard
Ou bien aller s’asseoir, près des fraîches muses
A rêver l’oasis, les djinns et leurs ruses.
Puis déjeuner au Parc paradis désuet
Sous les immenses pins, un beau jour de juillet

Par un après-midi d’hiver au ciel oblique
Où l’humeur assombrie, et le cœur apathique
Des hommes d’âge mur, poussent à la nostalgie.
Que de chemins altiers, des Pignes à Martinette,
Offrent aux âmes inquiètes, ce moment de magie
Qui redonne à la vie sa meilleure facette.




En ces périodes troubles d’un siècle de caniveau,
Où l’enfance sans saison, pousse tel un hâtiveau,
Où les âmes ont perdu leur foi en leurs édiles,
Où les cœurs asséchés vidés de leurs idylles,
N’expriment plus qu’un râle, sans pudeur, sans raison,
Sourdent au loin les bruits, d’un nouvel horizon.

Plus qu’ailleurs Mireille, ici aime Vincent,
D’un regard lumineux, ô combien innocent.
La vigne et l’olivier protégés par le ciel
Fournissent le labeur ce dû providentiel.
Terre de juste espoir, terre de fertilité
Tu sauras l’épouser de toute éternité.

Sur ton marché fleuri se presse la Dracénie.
Jupe au vent, air rieur, trottine une Fannie.
Des badauds estrangers hument les fragrances
Aux étals colorés, cornes d’abondances,
Ô Lorgues toi qui l’été, exhale les midis
D’anchoïade, rosé et cigales réunis.

Ta langue provençale, tel un cep de vigne
Prolonge les syllabes, pour mieux s’enraciner
Dans le cœur des hommes et laisser son signe,
Celui d’un trait d’union. Oc méditerraner !
De cette néologie, lieuse de rives,
Lorgues toi visionnaire, tu seras estives.

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article